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La dégustation des vins primeurs
La dégustation des vins en Primeurs est un exercice qui n'est pas donné à tout le monde de pratiquer. En effet, puisque le produit goûté n'est pas encore le produit fini, il faut avoir une très grande expérience pour savoir comment le produit va évoluer. La notation porte effectivement sur la qualité du vin une fois mis en bouteille. Mais comment les professionnels arrivent-ils à deviner ce que le vin deviendra ?
I - L'invitation aux primeurs
On le sait, lors des primeurs, tous les grands critiques influents dans le monde du vin sont sollicités par les quelques 200 châteaux qui participent aux Primeurs. Ces oenologues de renom font un circuit qui leur permettent de déguster les vins primeurs de plusieurs châteaux, afin de les comparer. Cela dure une semaine. Ils sont envoyés soit par des magazines très influents, comme la Revue des Vins de France, Gault et Millau, ou encore Robert Parker, soit pour leurs compétences de sommellier, comme Monsieur Phillipe Faure Brac, meilleur sommelier de France.
II - La dégustation
Après l'arrivée en grande pompe au château, on entre dans le coeur du sujet, la dégustation. Cette étape est primordiale puisqu'elle permettra de noter les vins, ce qui fixera le prix des Primeurs. Le vin étant une matière vivante, chaque année et même chaque cuve se développera à un rythme imprévisible et toujours différent. Il faut aussi retenir que le vin, n'ayant pas vieilli, aura très surement une très grande acidité, et des tannins assez rugueux pour les vins rouges. Il faut donc mettre de côté ces désagréments pour se concentrer sur les points suivants :
- Plus l'acidité est forte, plus le vin aura un potentiel de garde important. En effet, l'acidité du vin lui permet de résister dans le temps et de garder toujours une très belle fraîcheur, même après 20 ans
- Pour les vins de Bordeaux, il est très important que les tannins soient très présents. S'ils ne sont pas encore fondus, cela n'est pas un problème puisque c'est le rôle de la barrique en bois de les adoucir.
- La présence d'arômes est également très importante. Bien que, d'un mois à l'autre, les arômes puissent changer, un vin primeur présentant une palette aromatique variée donnera un vin final d'une belle complexité.
III - La notation
Les vins sont notés soit à l'américaine, sur 100, soit à l'européenne sur 20. Pour être sûr de ne pas se tromper lors de la notation, qui rappelons-le est décisive, les critiques sont amenés à déguster le vin plusieurs fois. Car bien que leur jugement soit très affuté, il n'est en rien infaillible. Ainsi, Parker avoue s'être trompé sur le millésime 2009, qui jugeait passable à la première dégustation, mais qui s'est révélé être exceptionnel. C'est pour cela qu'il faut bien savoir faire se détacher des notes, et s'en servir comme guide, mais non comme vérité absolue. De plus, le goût de chacun étant très différent, un vin jugé trop fruité ou trop léger (donc mauvais pour certains), vous conviendra au contraire beaucoup mieux que des vins jugés excellents, mais trop charpenté pour un palais non-habitué.
En résumé, ce qu'il faut retenir de la dégustation, c'est d'une part le tour de force des oenologues, mais également de se rendre compte de leur influence, qui peut prendre le pas sur les vins en eux-même. Alors plutôt le mieux pour se faire une idée, c'est encore d'essayer ! ;)
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