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Primeurs 2023
Chaque année, à l’arrivée du Printemps, l’incontournable rendez-vous des Primeurs fait son entrée dans le paysage viticole français. Les Primeurs concernent spécifiquement le vignoble bordelais et désigne un système de vente très particulier devenu aujourd’hui une véritable coutume. Le succès des Primeurs ne s’arrête pas aux frontières françaises et attisent l’intérêt d’amateurs de vin du monde entier.
Les Primeurs : comment ça marche ?
Au printemps de chaque année, les vins provenant de la récolte de l’année passée, dont l’élevage n’est pas encore terminé, sont mis à la vente. Les vins n’ont pas donc fini de vieillir, il s'agit d'une “vente par anticipation” et d’une “réservation” de vins dont la mise en bouteille et la livraison n’aura lieu que quelques années plus tard.
Ce rituel des Primeurs est cadencé par plusieurs temps forts. Dans un premier temps, cinq jours sont consacrés à la dégustation du millésime par les professionnels du vin : journalistes, acheteurs et négociants s’affairent dans le but d’évaluer une centaine d'échantillons du dernier millésime de divers châteaux. Le rôle de la presse et des grands dégustateurs est primordial car les notes qu’ils décident d’attribuer aux vins donnent la tendance et est donc décisive pour les ventes futures. Dans un second temps, une fois les notes attribuées et rendues publiques, les châteaux mettent sur le marché leurs vins et communiquent ainsi leurs prix.
Pourquoi acheter du vin en Primeur ?
Avec ce système de commercialisation, tout le monde y trouve son compte : cela permet aux châteaux de gonfler leur trésorerie, et aux négociants et consommateurs d’acheter le vin à un prix inférieur au prix du même vin après sa mise en bouteille.
Quels châteaux participent aux Primeurs ?
Les Primeurs de Bordeaux ne concernent que 200 Châteaux bordelais, dont une grande majorité sont de prestigieux Grand Crus. Toutefois, les plus petits domaines tirent parti de cet événement et se le sont approprié. Ils profitent de cette mise en lumière de Bordeaux pour faire connaître leurs vins et leur domaine.
L’histoire des Primeurs de Bordeaux
Pour comprendre l’origine des Primeurs, il faut revenir au XVIII, époque à laquelle les négociants bordelais se rendaient directement dans les vignobles pour évaluer la qualité des grappes et les acheter avant même les vendanges. Ce concept de “vente sur souches”, l’ancêtre des primeurs, est ensuite repris, revu et modernisé au XXe siècle. En effet, la crise des années 1970 pousse le Baron Philippe de Rothschild à organiser une dégustation du millésime en cours d’élevage directement au Château. Cette idée plaît beaucoup, se répand et devient une pratique. À partir de 1982, cet événement se transforme en une institution et naissent alors les Primeurs de Bordeaux !
Comment sont notés les vins lors des Primeurs ?
Les dégustateurs évaluent les vins dans le but de leur attribuer une note par la suite. Il s’agit d’une note permettant d’avoir une vision globale de la qualité du vin. Trois caractéristiques primordiales sont prises en compte : la structure du vin, la finesse du vin et le potentiel de vieillissement.
Comment peut s’évaluer la structure du vin ? Il faut évaluer différents éléments du vin : son volume, sa persistance en fin de bouche, sa densité, sa concentration… Pour évaluer sa finesse, il faut cette fois s’intéresser à ses arômes, ses flaveurs, ses saveurs, leur variété, leur intensité. Enfin, le potentiel de vieillissement est également essentiel car, rappelons que ces vins vendus en primeur sont pour la plupart des vins de garde. La connaissance des millésimes précédents permet d’anticiper le potentiel de vieillissement du millésime dégusté, surtout pour les rouges. Cela peut être plus difficile à évaluer pour les vins blancs, plus sensible au phénomène d’oxydation prématurée.
Le vin aura une note finale sur 100 (à l’américaine) ou sur 20 (l’européenne). Il faut savoir que, pour éviter toute erreur, les vins sont dégustés à plusieurs reprises par les professionnels. Ce système des primeurs, très particulier, repose tout de même sur les notations des dégustateurs, dont il faut savoir se détacher car l’erreur est humaine, et ils peuvent donc se tromper ! Leur notation n’est pas une vérité absolue. Ajoutons que toute dégustation est subjective, dépend de la sensibilité de chacun des palais et que cette semaine des primeurs est une véritable course effrénée pour les dégustateurs.
A ne pas confondre avec le vin Primeur !
Il est important de ne pas confondre les vins de Bordeaux vendus en Primeur et les vins Primeurs qui sont des vins nouveaux. Ces derniers sont mis en vente deux mois après les vendanges, cette idée et tradition a été initiée dans la région viticole du Beaujolais.
Bordeaux Primeurs 2020
2020 est un millésime bien particulier caractérisé par un climat quelque peu chaotique. La production a été chamboulée par des températures très élevées à l’origine de période de sécheresse pour la vigne. Le rendement est donc faible, prenons l’exemple de l’appellation Saint-Julien qui a déclaré une récolte de 34,3 hL/hectare en 2020 contre 45,5 hL/hectare en 2019.
Toutefois, les avis des experts convergent : la qualité du millésime est remarquable. Il présente une complexité aromatique exceptionnelle, de belles réussites et semble être un millésime de très grande garde.
Il n’est pas possible de parler d’une trilogie 2018-2019-2020 tant le style des vins de ces trois millésimes est différent. Cette année, les vignobles aux climats plus frais et au terroir argileux s’en sont mieux sortis que les autres vignobles qui ont été plus impactés par les fortes chaleurs estivales. Les appellations Saint-Estèphe, Pomerol et Pessac-Léognan ont particulièrement tiré leur épingle du jeu, présentant une très belle homogénité dans leur production. De superbes réussites sont également présentes à Pauillac, Saint-Emilion ou Saint-Julien, pour ne citer qu’eux, où la production est tout de même plus hétérogène.