Domaine Sérol

Le renouveau des côtes Roannaises

Pour beaucoup d’amateurs de vin, la vallée de la Loire s’arrête du côté de Sancerre. Ce serait toutefois une erreur de ne pas s’aventurer plus en profondeur, vers l’Auvergne et les contreforts du Massif Central. C’est du côté de Roanne, au pied des Monts de la Madeleine que l’on retrouve le domaine de Sérol, l’un des vignobles les plus en vue de ces dernières années. Stéphane et Carine Sérol ont notamment décroché leur 2ème étoile au guide de la revue des vins de France cette année, preuve s’il en faut, qu’ils magnifient les côtes roannaises comme personne.

Il faut dire que le couple s’est très vite positionné comme pionniers de la viticulture roannaise à la fin des années 1990 lorsqu’il reprend l’exploitation familiale. Leur installation concorde d’ailleurs avec la naissance de l’AOC Côte Roannaise qu’ils aideront dans sa quête de prestige. Dès le départ, ils se tournent vers une agriculture respectueuse de leur terroir et de leur écosystème et font le choix du bio puis de la biodynamie. Les 35 hectares de vignes du domaine sont ainsi travaillés avec une précision d’orfèvre, qui rend un incroyable service aux vins qui, en rouge comme en blanc, sont délicieusement digestes, dès leurs première années en bouteille.

Les vins rouges du domaine

Le domaine produit près de 90% de vins rouges, couleur majoritaire de ce coin de la vallée de la Loire. Un seul cépage y est cultivé : l’emblématique Gamay Saint-Romain, cousin du Gamay « noir à jus blanc » que l’on retrouve en Beaujolais. Son grand avantage ? Il est un autochtone des sols granitiques du massif central, terroir où il peut se révéler pleinement, avec notamment des anthocyanes (pigments) et une structure tannique plus forte que ce qu’on peut retrouver sur un Beaujolais.

L’entrée de gamme du domaine commence par des « vins de soif » qui se boivent jeunes, sur des notes de fruits rouges frais, croquants. Pas d’élevage long en barrique pour Les Originelles et l’Eclat de Granite, on lui préfère un passage court en cuve béton qui permet de garder toute la gourmandise et le fruit du Gamay.

Viennent ensuite les cuvées parcellaires, c’est-à-dire des vins issus de lieu-dit délimités et isolés pour leurs qualités uniques. Les vignes y sont plantées en haute densité (plus de 8 500 pieds à l’hectare) pour que chaque pied soit mis en concurrence avec ses voisins et donne des raisins les plus concentrés possibles. On est ici face à des vins plus complexes avec des élevages plus longs, parfois en cuve bois plutôt qu’en cuve béton. L’une de ces cuvées, Les Blondins, est par ailleurs produite en partenariat avec la maison Troisgros, qui est notamment aux commandes de Troisgros, restaurant 3 étoiles au guide Michelin.

Les autres vins du domaine

Même s’il produit en majorité des vins rouges, le domaine ne néglige pas pour autant les deux autres couleurs puisqu’on retrouve deux cuvées de blancs et deux cuvées de rosés dans la gamme. Côté blancs, une cuvée de Viognier, cépage emblématique de Condrieu, et une cuvée de Chenin, cépage roi de l’Anjou et de la Touraine, viennent ravir les amateurs qui se régalent de la gourmandise de ces blancs inhabituels.

D’une franchise déconcertante, les rosés, l’un tranquille, l’autre effervescent seront une très belle alternative aux cuvées diluées que l’on peut retrouver en Provence. Des notes de petites baies rouges et une jolie fraîcheur donneront à ces vins les arguments pour accompagner vos barbecues tout au long de l’année.