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Être vigneron c'est ..
Interview de Jean-Sébastien, vigneron du domaine de l'Êvéché :
Quel plat de fêtes s’accorde avec votre vin ?
J-S : J’aime énormément le boire avec un rôti de magret fourré au foie gras. Je ne suis pas très objectif car la production de foie gras était mon ancien métier mais ça fonctionne bien en équilibre car il n’y a pas de dominance de l’un sur l’autre.
Comment s’annonce le millésime 2016 ?
Au minimum, très bon, malgré les conditions. C’est une configuration totalement nouvelle, qui donne un millésime des extrêmes. A ma grande surprise, je peux affirmer que l’on a déjà une acidité supérieure à celle du cru 2015, qui était un millésime exceptionnel. Je ne veux pas parler trop vite, mais on sens déjà une belle texture en bouche. On pourrait passer du très bon millésime à quelque chose de remarquable.
Quel est votre plus beau souvenir de vigneron ?
Les vendanges des petits verdot avec mes filles. J'ai planté les ceps en 2010 et la première vendange a eu lieu en 2014. C’était début novembre, avec mes deux filles Rose et Louise qui avaient 9 et 12 ans. On a ramassé les grappes des 600 pieds de vigne tous les trois, presque en hiver, avec nos seaux et nos sécateurs. C’est un souvenir de partage familial incroyable.
Comment définir vos vins en trois mots ?
C’est une des questions les plus difficiles. J’essaie de travailler mon vin sous trois axes. J’aime faire des vins de plaisir. Ensuite j’aime que mes vins soient élégants, j’aime l’équilibre. Le dernier axe est l’authenticité, rester authentique dans ce que l’on fait et ne pas trahir le terroir.
Pour qui faites-vous votre vin ?
Pour mes amis. Si je fais quelque chose qui leur fait plaisir cela décuple le mien. Et je me dis que si cela leur plaît, il y a des chances que cela plaise à des inconnus qui sont la grande majorité de mes consommateurs. Il y a une forme d’ingratitude dans le vin dans le sens où l’on s’investi énormément, et en même temps très rapidement c’est un travail qui ne nous appartient plus.
Quels sont les prochains défis du domaine ?
Le défi majeur va être de continuer à travailler le domaine pour essayer de l’adapter au maximum aux variations climatiques, tout en passant au bio.
Une anecdote sur le domaine ?
Mon premier millésime intégral, on peut dire que j’ai eu droit à un bizutage de la nature : la grêle a ravagé une partie du domaine le 13 mai 2009. La première année c’est un tel investissement ! Vous ne produisez qu’une fois par an, donc s’il y a un problème il faut attendre deux ans avant de pouvoir produire à nouveau. Ce qui est d’autant plus marquant est que nous avons réussi à produire l’un des plus beaux millésimes du domaine.
Quel a été votre dernier vin coup de coeur ?
Ma dernière émotion a été un Rayas 98. On s’attend toujours dans cette région à avoir des vins très riches, et solaires, mais là nous avons une démonstration, sur un terroir de sable et un climat très chaud, d’une finesse et d’une élégance incroyable. Comme je travaille sur des sols sablo-argileux qui pourraient ressembler aux leurs, et un climat de plus en plus chaud, je trouve cela très inspirant.
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